Transcription
[1 r] Ce 24 Mai 1790
Monsieur,
j’ai eu l’honneur d’offrir à l’academie des sciences le buste d’un illustre savant qu’elle regrete, et elle m’a chargé de vous en temoigner sa reconnaissance. Nous nous rappellons avec douleur que dans cette même salle où nous n’avons plus que son image nous l’avons entendu developper des vues ingenieuses, et une vaste etendue de connaissances, et traiter des questions difficiles dans une langue etrangere pour lui, avec une facilité qui nous etonnait. Dans la derniere seance publique, j’ai rempli à l’égard de sa memoire le devoir qui m’est imposé, et j’aurais désiré pouvoir lui offrir un hommage plus digne de lui.
Je vous dois des excuses <d’avoir> pour avoir si longtems tardé à vous repondre et à vous remercier, mais j’ose croire que vous voudrez bien pardonner cette negligence, et ne l’imputer qu’aux evenemens qui se sont passés en France, et qui <n’ont laisse> ne laissaient à ses citoyens ni tems ni mémoire pour d’autres objets.
Agréez, je vous <prie> supplie, Monsieur, pour vous et pour Monsieur votre frere à qui je vous prie que cette lettre soit commune, les assurances du respectueux attachement avec lequel j’ai l’honneur d’être votre très humble et très obéissant serviteur
de Condorcet1Paraphe soulignant.
[1 v vierge]